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The Aggrolites, un concert, une épopée

The Aggrolites, un concert, une épopée

À Lucha y Fiesta, avant d’organiser des concerts, on vous a fait voyagé, on vous en a raconté des concerts. On a même réussi à vous raconter des concerts où on n’était pas. Et bah aujourd’hui, on va encore un peu plus loin : je vous emmène à un concert de The Aggrolites auquel on aurait pu ne jamais assister !…

Bip bip (sans le coyote)

Il est donc 19h pile (à ma montre hein, donc en vrai il est 19h20, mais on va pas chipoter), ce dimanche 15 mai 2016 quand quand je retrouve les copains pour le reggae train du soir qui doit nous emmener kiffer la vibe avec The Aggrolites à Freiburg (bon on y va en voiture mais « reggae car » n’est pas encore le nom d’une chanson, et puis la voiture fait beaucoup moins partie de l’imaginaire reggae que le train, mais ça, ça mériterait un article à lui tout seul). Bref, revenons à nos moutons, que dis-je, à nos chevaux-fiscaux (ah tiens d’ailleurs, il faut que je pense à faire ma déclaration d’impôt). Donc, on part avec la Adam-mobile(1)Le nom du propriétaire a été changé pour ne pas sapper publiquement le moral de BigBen. Blue nous propose, pour accompagner la route, un choix de CD avec lequel on pourrait aller jusqu’à Moscou. Mais, comme ça réclamerait de passer par l’Ukraine, et que c’est un peu compliqué en ce moment, on décide de n’aller que jusqu’à Freiburg.

Sur la route, ça balance des anecdotes, des histoires de vieux combattants très récentes. Et puis je me lance dans un running gag (ma spécialité) : « quand est-ce qu’on arrive à Europa-Park » ? « C’est encore loin Europa-Park » ? « On pourra faire le Blue Fire ? », etc. etc. (alors oui, quand je dis que c’est ma spécialité, j’excelle particulièrement dans l’art de devenir lourd). Puis, à la faveur (hum, hum) d’une accélération, retentit un grand « biiiip », accompagné de l’éclairage du voyant « batterie » du tableau de bord. Et ça recommence. Bon, on va sortir de l’autoroute pour voir… Youpi ! C’est la sortie Europa-Park ! Vivement le Blue Fire ! En vrai, c’est bien la sortie du parc, mais c’est quand même un peu moins fun… Hop, soulevage de capot, R.A.S. C’est reparti ! Et les bip avec. Un coup d’œil au manuel qui, digne d’une notice ikea, ne mentionne pas l’alerte que l’on a. On croise les doigts, on serre les fesses, on éteint l’autoradio au cas où, non sans qu’il ait refusé catégoriquement de rendre son CD à Blue. Et pour couronner le tout, on remarque que le coffre est pas fermé… Hum hum… Quand je vous dis qu’on ne le verra jamais ce concert… Je vais être obligé de vous raconter des salades et de combler pour remplir une page ( – Hein ? Quoi ? c’est pas la peine de combler, c’est un site, pas un papier ? 1ère nouvelle ! – Hé ducon, t’avance dans ton gig report, parce que là, ça fait 1 demi page et vous êtes toujours pas arrivés – Oui oui, oh lala faut pas être stressé comme ça)

The Nutty Boys : découverte inégale mais sympa

20h et des bananes plantain (bah oui, parce qu’en fait l’heure on s’en fout, ça sert juste à faire joli non ?), on arrive à l’Atlantik. Tout va bien. Un peu d’attente (les Allemands m’avaient habitué à plus de ponctualité niveau concert). Et c’est parti, le rideau s’ouvre, la salle se remplit et le 1er groupe commence, The Nutty Boys. Mis à part un style vestimentaire à coucher dehors (c’est d’ailleurs le péché mignon de pas mal de groupes allemands), le début est très classe. Ils enchaînent les reprises de manière très carré, ça commence plutôt ska-jazz, puis ça évolue vers quelque chose de plus dansant. Franchement, ils me font une très bonne impression, et je me dis que le contact peut valoir le coup pour les amener à Strasbourg dans le cadre d’une scène « locale » (bah oui, comme chacun⋅e sait, Strasbourg est en Allemagne). Et puis patatras !… Ils se mettent à jouer des compos… Et là ça devient très skatillant. Oh on n’est pas non plus dans le pouet pouet, ça va. Mais on est clairement dans la Third Wave ska allemande dont certains groupes de l’époque ne sont pas encore sortis. Soyons clair : c’est très bien fait, mais c’est pas ma came du tout. Pas grave, je vais rester sur le positif de leurs reprises qui me correspondent bien mieux.

Entracte, pop-corn, chocoletti (ah non ça, c’est vendredi prochain), on retrouve d’autres Strasbourgeois⋅es qui viennent d’arriver.

Make some noise for The Aggrolites !

Et voilà The Aggrolites ! Je crois que la composition du groupe n’a pas trop changé depuis la dernière fois que je les ai vu (coup derrière la nuque, ça fait bientôt 6 ans…). Mais de toute façon, il faut avouer que c’est pas très grave, le groupe tourne énormément autour de Jesse Wagner et Roger Rivas. À partir du moment où les autres se calent sur le son A.G.G.R.O, ça passe. C’est d’ailleurs pour ça qu’on ne remarquera même pas que le batteur est celui des Caroloregians/Moon Invaders, Nico Leonard (avec qui Jesse Wagner et Vic Ruggiero, des Slackers, ont monté l’excellent side project Reggae Workers of The World).

C’est donc parti, et quel départ ! The Aggrolites lancent les hostilités de leur dirty reggae avec énergie. Tout de suite, on est dans le bain, la tête bouge, tout le reste du corps suit et bon sang que ça fait du bien. Comme d’habitude, ils font pas mal de reprises, dont leur version incontournable de « Don’t let me down ». Roger Rivas maltraite toujours son orgue Hammond à coup d’atemis, et ça claque toujours autant. La salle, pleine à craquer est chaude bouillante, ça danse, ça chante, on transpire tou⋅tes à larges gouttes. Il faut dire que les Aggrolites ont le sens du spectacle et savent communier avec le public (cerise classe sur le gâteau, les multiples « make some noise for the Nutty Boys » : on ne voit pas souvent un groupe de cette trempe manifester autant de respect pour une 1ère partie locale). 2H et un long rappel plus tard, les Aggrolites retournent en loge pour de bon et nous laissent avec ce moment qu’on vient de partager et notre envie d’en avoir encore, un dernier, juste un dernier… avant un autre dernier, et un autre, et encore un autre, etc.
Je peux avouer que même si j’ai pris mon billet les yeux fermés, j’étais un peu réticent : resté sur ma fin avec Rugged Road que j’avais trouvé mou du genou (et les genoux c’est important), je me demandais comment ça allait avoir évolué en live. Maintenant je peux vous le dire : si The Aggrolites passent à moins de 150 bornes de chez vous, courez-y. À pied, à cheval, à vélo, avec une voiture qui préférerait Europa-Park, faites comme vous voulez, mais allez-y. Vous ne serez jamais déçus.

Pour info, ils ont sorti en novembre dernier, 3 titres intéressants qui renouent un peu avec les galettes d’avant Rugged Road.
do.

 

-Donut

Notes   [ + ]

1. Le nom du propriétaire a été changé pour ne pas sapper publiquement le moral de BigBen

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