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La mort au travail

La mort au travail

Coup d’gueule ou comment devenir aphone à force d’hurler sa rage en plein milieu du désert en espérant que des montagnes qui n’existent pas te renvoient l’écho d’une voix familière…

« Après l’annonce de la mort de Jules Bianchi, les hommages affluent de toutes parts »

C’est bien triste, sa passion du sport mécanique et de la vitesse l’ont conduit à se crasher à plus de 200 km/h sur un circuit de Formule 1, il est des passions que l’on pourrait qualifier de meurtrières …

La mort de Jules Bianchi ne me réjouit pas, ne m’attriste pas, elle me laisse même complètement indifférent.

Moi je rends hommage aux milliers de travailleurs morts sur leur lieu de travail, aux milliers d’hommes et de femmes décédés en se rendant ou en revenant du boulot et aux dizaines de milliers de gens qui ont contractés des maladies professionnelles.

Parce que pour la grande majorité d’entre eux , d’entre nous, aller au turbin le matin c’est pas l’aboutissement d’un rêve de gosse, d’une passion dévorante mais un moyen de subvenir matériellement à nos besoins.

Pour nos victoires pas de podium, pour nos morts pas de couverture médiatique mais la triste froideur de tableaux dans un rapport de l’administration dont tout le monde se fout éperdument.

2009 2010 2011 2012 2013
Morts sur le lieu de travail 564 533 570 523 430
Morts sur le trajet du boulot 356 359 393 323 306
Maladies professionnelles 45472 46308 50314 49288 46859

Ces chiffres sont issus du rapport de gestion 2013 de l’assurance maladie/risques professionnelles que tu n’auras aucun mal à trouver sur le net (contrairement aux différentes rédactions qui, si elles l’ont trouvé, préfèrent s’assoir dessus ne jugeant pas le sujet assez racoleur), il est plein de tableaux, de statistiques et d’autres graphiques simples à lire [NoteduWebmaster: et cher lecteur, on t’en donne même le lien].

Vu le nombre de morts on pourrait se dire que ce sont des statistiques au niveau européen, ben non, que nenni, ça se passe en bas de chez toi, dans l’hexagone où notre code du travail est loin d’être le plus pourri au monde, je te laisse donc imaginer ce que ça peux donner dans d’autres pays.

Je connais aussi bien l’habilité de l’administration à manipuler les chiffres en fonction des attentes de ceux qui nous gouvernent, c’est donc sans aucune paranoïa complotiste que j’affirme qu’en gonflant ces chiffres on serait malheureusement bien en dessous de la réalité surtout concernant la reconnaissance des maladies professionnelles où il faut avoir les moyens économiques d’entamer des procédures judiciaires qui peuvent durer des dizaines d’année sans aucune garantie d’aboutir.

Donc voilà, des chiffres et des pourcentages en guise d’épitaphe et de pierres tombales, mais toujours pas d’hommage à l’horizon et c’est bien dommage !

engrenage

Alors oui, le battage médiatique de la mort de Jules Bianchi me laisse de marbre.

Moi je rends hommage aux héros ordinaires de la classe ouvrière mort dans l’indifférence générale la plus complète !!

Mais t’inquiètes camarade, y’en a qui savent, y’en a qui diffusent et partagent, qui n’oublient pas et qui, à juste titre, ne pardonnent pas !!

C’est le salariat qui doit crever, pas les travailleurs !!

-Joe

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