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URGENT, RISQUE D'EXPULSION DE LA FLIBUSTIERE !!!

La Flibustière est un squat d'habitation et d'activité entre femmes et lesbiennes ouvert à Fontaine (banlieue grenobloise) début octobre 2003 dans une démarche anarcha-féministe. Le propriétaire, détenant plusieurs maisons vides, a entamé une procédure judiciaire contre nous. Le 8 janvier, le jugement a été rendu : le lieu est expulsable sans délai, la juge ayant décidé de nous supprimer la trêve d'hiver. Un appel de cette déécision a déjà été rejeté. On compte également demander un recours au Juge d'Exécution des Peines pour avoir un délai supplémentaire, mais ce n'est pas une procédure suspensive. Nous comptons donc dés maintenant faire pression sur la préfecture, vous pouvez protester contre l'expulsion :
- Téléphone (service des expulsions locatives) 04-76-60-33-47 ; 04-76-60-34-71
- Fax (Mr le Préfet) 04-76-44-68-00
- Adresse. Mr le Préfet, 12 place de Verdun, 38 000 Grenoble.

Pour plus d'infos, vous pouvez appeler au 04 76 26 21 77.

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Violences policières contre un rassemblement en soutien au squat de la Flibustière

Le 21 janvier une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la préfecture pour protester contre l'expulsion de la Flibustière. Ce squat de femmes et de lesbiennes était en effet expulsable à partir de ce jour. Quatre femmes étaient enchaînées autour de porte-drapeaux pendant que le reste des gens muni-e-s de banderoles et de tracts, scandaient des slogans contre les expulsions.

Le but de cette manifestation était d'exiger l'assurance de ne pas être expulsées sans respect de la trêve d'hiver et des deux mois de délai. C'était aussi un rassemblement qui protestait contre toutes les expulsions. Très vite les forces de l'ordre sont arrivées sur les lieux en ayant un comportement agressif: "on va leur casser les bras!". Après un moment de latence où les manifestant-e-s continuaient de clamer leurs revendications, les CRS ont repoussé les personnes regroupées autour des quatre enchaînées et on commencé à tenter de les détacher. Ils ont continué de tirer sur les bras et les jambes malgré les cris de douleur. Ils ont finalement réussi à scier leurs liens, risquant de les blesser. Ensuite, après une sommation très rapide, les CRS ont chargé les manifestant-e-s, donnant des coups de matraques et de boucliers et choisissant d'en arrêter quelques-uns au hasard. Il n'a jamais été question pour la préfecture d'entamer une discussion avec les manifestant-e-s. En moins d'une demi-heure, les manifestant-e-s ont été chargé-e-s, frappé-e-s, arreté-e-s, repoussé-e-s.

7 personnes ont été placées en garde à vue pour avoir manifesté devant la préfecture. Elles seront relâchées au bout de 20 heures, avec une convocation au tribunal correctionnel mi-février : elles sont accusées "d'organisation" et de "participation" à un "attroupement délictueux", pour lesquelles le code pénal prévoit des peines maximales d'un an de prison. Ce délit, très rarement utilisé dans le XXème siècle, a servi principalement sous Pétain ou pour punir des manifestations très violentes. Sa réapparition aujourd'hui, dans un cas comme celui-ci, donne le ton en matière de répression de la liberté d'expression et de manifestation. Ce déploiement répressif montre une fois de plus les choix politiques de la préfecture de l'Isère : celle-ci pratique l'expulsion en hiver comme en été et réprime de façon permanente, en bonne garante de l'ordre social !

Nous ne nous laisserons pas écraser par l'Etat, ni par une justice au service du pouvoir.

Nous vous appelons à manifester contre ces arrestations en téléphonant
- à la préfecture: 04 76 60 40 40
- le commissariat 04 76 60 34 71

signé "Les copin-e-s des ami-e-s enfermé-e-s"

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Ci-dessous, le tract diffusé lors du rassemblement devant la préf' le 21 janvier 2004 :

NON A L'EXPULSION DE LA FLIBUSTIERE !

Aujourd'hui mercredi 21 janvier, nous, femmes du collectif de la Flibustière, sommes enchaînées devant la Préfecture de Grenoble.

La Flibustière est une maison habitée par des femmes précaires où sont organisées diverses activités féministes ouvertes à toutes les femmes, telles qu'un atelier théâtre, un atelier boxe, une bibliothèque, des soirées cinéma, des débats, un atelier poésie, un atelier mécanique, ...

Le 8 janvier dernier, le jugement à propos du squat de la Flibustière a été rendu : le lieu est expulsable sans délai malgré l'absence de projet du propriétaire. C'est inadmissible car la juge n'a même pas respecté la trêve hivernale à laquelle ont droit tou-te-s les habitant-e-s, qu'ils/elles soient locataires ou squatteureuses. De plus, ce lieu était laissé à l'abandon depuis longtemps par son propriétaire par ailleurs en possession d'autres maisons vides. Enfin, l'huissier refuse de façon illégale de nous accorder les deux mois de délai auxquels toute personne expulsable à droit.

Ce lieu, offrant des espaces d'expression libre pour toutes les femmes, est unique à Grenoble : nous trouvons inadmissible qu'il disparaisse. Nous avons donc fait appel de la décision de jutice, mais cette procédure n'étant pas suspensive, nous risquons d'être mises à la rue d'un jour à l'autre. Nous nous rassemblons aujourd'hui devant la Préfecture pour exiger l'assurance de ne pas être expulsées, du respect de la trêve hivernale ainsi que des deux mois de délai.

A Grenoble comme ailleurs, nous voyons des squats se faire expulser à tout moment de l'année pour rester ensuite à l'abandon. Pour exemples, le CPA, expulsé en janvier 2001, rasé et toujours en terrain vague, ou la Charade, expulsée par la mairie communiste de St-Martin-d'Hères en juin 2003 pour un projet soi disant urgent et toujours murée actuellement.

Nous rejetons le pouvoir établi des riches propriétaires et des agences immobilières ne voulant qu'accroître leurs profits, ainsi que les persécutions judiciaires et policières contre l'un des besoins les plus élémentaires : CELUI DE SE LOGER ! En raison de notre précarité et de la nécessité de créer des alternatives sociales, culturelles et politiques, chaque expulsion ne peut que donner lieu à de nouvelles occupations.

Les occupantes et sympathisant-e-s de la Flibustière

[Un dessin et un slogan manuscrit se trouvaient en bas du tract : "Contre toutes les expulsions!", "Vaut-il mieux... squatter une maison vide ou la raser ?"]